vendredi 31 août 2012

Un début à tout

J'ai décidé de commencer ce blog en douceur avec un sujet plutôt neutre et agréable. Un petit moment de bonheur en somme. Mais promis, je vais redescendre de mes nuages et aborder des choses plus concrètes prochainement.




En attendant voici un petit supplément de nuage


Un peu de flou dans ce monde de brutes...

Je me souviens d'un livre lu petite avec un personnage qui s'appelait Catherine Certitude. Celle-ci avait des lunettes et aimait les enlever de temps en temps pour voir le monde plus flou, plus doux.

Pendant longtemps j'ai voulu des lunettes et je pense que Catherine Certitude n'y était pas étrangère.

En voyant l'expo Gerhard Richter il va sans dire que c'est à elle que j'ai pensé.

J'ai rencontré ce peintre à la fac et à l'époque j'avais adoré ses peintures. Pour moi elles illustraient l'une des missions dans laquelle peut se lancer un artiste : rendre les choses plus belles. Une table, une bougie devenaient exceptionnellement belles avec lui.
Alors je sais bien que ce n'est pas sa démarche. Je sais bien que son histoire n'est pas belle et que quand il peint son oncle en uniforme nazi et sa tante victime de ces même nazi, c'est de la pourriture qu'il peint, car il y a quelque chose de pourri au royaume dans lequel est apparu Richter. Mais quand même, je trouve que son flou entoure tout cela d'une manière très douce et très belle. Pour moi c'est un peu comme si une sorte de compassion avait pris forme physique.



Il va donc sans dire que j'aime ses tableaux.

Néanmoins certains ont suscité mon admiration plus que d'autre.
Il se trouve que je suis une jeune maman. Comme c'est la mode, durant ma grossesse on s'est demandé si nous aussi allions immortalisé cette période si particulière avec des séances photos. Rebelotte lors de la naissance de mon enfant et notamment lors des tétées. Ça ne s'est pas fait principalement parce qu' aucune des photos de photographe vues à l'époque ne traduisait ce qui se passait et qu'il est très difficile de saisir ce temps à la fois suspendu et éphémère. Mais quand j'ai vu les tableaux de sa femme avec son enfant, j'ai senti que c'était ça que j'attendais et que rien de ce que je n'avais vu jusque là ne traduisait aussi bien ce genre de sensations et de moments.


Ces tableaux faisaient la synthèse de mes émotions d'alors et de toutes les émotions que l'on peut ressentir en voyant une nativité ou tout autre tableau du même type. Il réussissait à la fois a convoquer l'universel et mon singulier. J'ai aimé. J'ai apprécié ce tour de force.



Avec ce flou si doux, chaque chose peinte prend une dimension plus forte mais pas plus brutale. Une voiture qui roule va plus vite, un ciel nuageux est plus menaçant, une femme nue est plus sensuelle, une morte est plus morte. En diluant ses sujets dans le flou Gerhard Richter en retrouve l'essence. Et l'on dépasse alors la simple douceur évoquée au début.

Richter a peint d'autre tableau avec d'autres techniques dans un style très différents. Je les aime aussi beaucoup mais pour des raison très différentes. Je n'en parlerai donc pas ici.

Je doute que vous verrez cette expo car j'écris ce billet bien tard et celle-ci fini le 4 septembre. Mais si un jour vous voyez Richter courrez-y. Toute la douceur et la force du monde vous y attend.

http://www.centrepompidou.fr : expo Gerhard Richter

mardi 7 août 2012

Dans "La part des anges"...

Ils parlent quelles langues déjà ? Le doute m'a assailli hier soir dans mon fauteuil MK2.