samedi 30 avril 2016

Récréation italienne

Après un poste aussi dense : récréation ! 

J'aime la nourriture italienne. J'avoue, je confesse : elle me rend dingue. J'avais déjà eu de grandes émotions sur la tomate-mozzarella et je n'ai pas changé, Capri c'est pas fini. Ce qui tombe merveilleusement bien c'est que je connait un très chouette italien à la Défense.

Ça s'appelle Piccolino c'est situé 53 avenue Gambetta à Courbevoie. Ils sont adorables, leurs produits sont frais et pas massacrés par des temps de cuissons approximatifs et en plus il font à emporter. Que demande le peuple ?

Les prix sont un poil plus élevés qu'un restau de base (compter autours de 15 euros pour une pizza sophistiquée) mais la qualité suit. Par contre le midi il n'est pas idiot de réserver car une adresse comme ça forcément ça a du succès.

Là évidemment c'est pas over-sexy car c'était du "à emporter". Mais les pâtes au speck et safran et la bruschetta étaient terribles. Et copieuses.

Comment en est-on arrivé là ?

Ce blog reprend après quelques années de vide. J'ai d'ailleurs relu quelques postes, au passage, et je suis surprise de voir que si ma vie a beaucoup changé, il y a finalement peu de choses que je changerais sur mon blog (sauf le design mais ça ne compte pas).

En toute honnêteté je ne pensais pas reprendre la plume, mais là il y a un sujet qui me gratte comme le dirait Fred Vargas et quand ça gratte il faut gratter jusqu'au bout. Comme les piqures d'araignée de la guerre d'Espagne. Pour ceux qui ne comprennent pas, il ne vous reste plus qu'à inscrire Fred Vargas dans votre liste de lecture (je vous conseille Un lieu incertain, mon préféré).

Après cette longue introduction je vais venir au sujet : le voile.

Je dois avouer que c'est un sujet qui mûrit depuis longtemps chez moi. J'y pense souvent mais je ne sais pas toujours comment le penser. Alors j'essaye de lire, de cogiter... Il y a tant à dire que je le ferai en 2 postes. Le premier va retracer mon cheminement et brosser le contexte de celui-ci. Le deuxième... et bien vous verrez bien.

Le voile comme une affirmation adolescente

Le prologue de ma réflexion à commencé pré-ado en regardant un film de fiction avec mes parents sur ces adolescentes qui s'étaient battues pour porter le voile au collège. A l'époque je m'étais un peu opposé à eux qui me disaient que le problème était que ce voile était imposé par la famille. "Oui mais si il ne l'est pas ? Quand bien même ce serait le choix d'une seule de ces filles, doit-on l'infantiliser, nier son libre arbitre sous prétexte que pour d'autre il est imposé ?". Certes la crise d'adolescence pointait mais la question 15-20 ans après demeure. Que faire de ce choix délibéré ? Doit-on l'ignorer ? Doit-on lui opposer le non-choix ("tu ne peux pas choisir ce qui est un non-choix pour d'autre") ? Doit-on prendre en compte ce qui le sous-tend ? Vu l'age des filles et vu ma propre réaction (j'avais un âge similaire) il était évident que le voile servait ici d'affirmation de soit. La société entière se retrouvait, à mon sens, ébranlée par... un bête crise d'adolescence.
On était à la fin des années 90, début des années 2000.

La fille du "groupe de 10h00"

L'acte 1 de ma réflexion a commencé il y a quelques années (6-7 ans il me semble) quand je prenais régulièrement le bus à une heure creuse (10 heure, je crois) et que je croisais quasi systématiquement une femme voilée de la tête aux pieds avec des gants. OUI DES GANTS. Au mois de juillet. Le mois de juillet d'avant le dérèglement des saisons, hein, pas celui où on atteint misérablement le 20°, non non ceux où il fait 35° et où je suis en petite jupe et débardeur. Cette femme me mettait TRÈS TRÈS TRÈS mal à l'aise et je me sentais agressée sans être capable de dire pourquoi.

De plus j'ai le sentiment que les gens qui prennent le bus à 10h ont une place à part dans la société. Entendons nous bien, on a tous pris le bus à 10h. Mais ceux qui le prennent régulièrement sont particuliers : ils ne travaillent pas ou travaillent en horaires décalés. Regardez qui vous entoure à 10h00 : de jeunes mamans, des personnes âgées,... Cette femme rejoignait d'une certaine manière les gens qui sont "à part", les retraités, les inactifs, les travailleurs décalés, tous ceux qui pour une raison ou pour un autre ne sont pas à leur bureau à 10h00. Dans ma bouche, ça n'a rien de péjoratif, j'ai moi même pris le bus à 10h00, et d'une certaine manière j'ai toujours un rythme de travail non conventionnel. Je me suis souvent demandé quelle était son histoire et si son voile la classait d'emblée dans "le groupe de 10h" ou si la raison venait d'ailleurs. Et puis j'ai lu un article de Florence Aubenas dans son livre En France dans lequel elle suivait un groupe de copines voilées qui cherchaient du travail. Et il semblerait que oui le voile catapulte facilement dans "le groupe de 10h". Le point important, c'est que cette femme glaçait tout à coup mon environnement comme le font encore les femmes voilées de la tête aux pieds que je croise. Et qu'à l'époque j'étais incapable de savoir pourquoi.

Et on saute dans la lessiveuse...

L'acte 2 de ma réflexion a concerné les politiques : A peu prêt au même moment, le sujet est revenu sur la scène politique.
Je me souviens d'un prof d'histoire parlant de la Révolution comme d'un tourbillon qui a épuisé les gens. La fatigue revient apparemment souvent dans les témoignages. Et je dois avouer que sur l'histoire du voile, et de la religion plus globalement, je me sens dans le même état. J'ai le sentiment que notre société toute entière a sauté dans une lessiveuse qui nous met tous la tête à l'envers et nous épuise littéralement. On est lessivés.
C'est assez nébuleux, je ne me souviens plus comment le sujet du voile et de la religion est revenu sur la table à la fin des années 2000. En relisant de vieux articles tel celui de l'Obs, du Point ou de Libé il semblerait que ce soit Barack Obama qui ait rallumé le feu. Ce feu ne s'était pas réellement éteint depuis les émeutes de 2005. Ces émeutes n'avaient à l'époque rien de religieux, mais il se trouve que la population touchée par ces émeutes se trouvaient EN PARTIE concernée par les "questionnements religieux" de la société et concernée également par "le groupe de 10h00".
Je me souviens d'avoir brossé un tableau d'ensemble à une amie émigrée au Québec : "tu ne reconnaîtrais pas notre pays. Nous sommes tous à vif. Les pros-voile, ou même les simples musulmans non militants, se sentent légitimement attaqués injustement sur tous les plans et discriminés. Les politiques attisent les tensions et nous les "laïcards" nous nous sentons pris en otages entre les deux. La situation est intenable". Et puis les Printemps Arabes et la Syrie sont arrivés. Paradoxalement je pense que ça n'a pas fait que du mal à la France (par mal je fais bien évidemment allusion à DAECH), car cela a complexifié le sujet. La question n'était plus seulement le voile, mais la religion, la démocratie (notamment à travers l'élection d'un frère musulman en Égypte ou la place d'Ennahda en Tunisie), la guerre l'aspect sectaire des religions, la place des femmes, etc... Par ailleurs le féminisme a connu un certain engouement. Bien que je ne sois pas objective, je me souviens m'être fait la remarque que le mot "féminisme" était rarement autant apparu dans les journaux depuis que je les lisais. Des figures sont apparues telles que les Femen, Osez le féminisme, ou autre... Plus que leur propos, ce que je trouve intéressant c'est la place qu'elles ont gagné (ou qu'on leur a laissé, mais c'est un autre sujet).
La vague est un peu retombée, mais elle a élargie la question de la femme au delà de la question du voile.

A l'heure actuelle le problème est devenu tellement complexe et intègre tellement de dimensions que "ça part dans tous les sens". Je ne me sens donc plus prise dans un étau et d'une certaine manière je respire mieux. Les choix idéologiques (au sens noble du terme) qui s'offrent à moi sont suffisamment nombreux pour parfois me reconnaître dans certaines prises de position que j'assume de relayer. Mais nous sommes tous épuisés par l'hystérie qui prédomine. Et je pense que c'est loin d'être fini.

Pièce en 2 actes

L'acte 3... et bien en fait il n'y a pas d'acte 3. Oui, ce matin quand je me suis levée on annonçait l'incendie volontaire d'une mosquée en Corse. Oui, il y a eu les attentats de Paris. Mais à mon sens ce n'est pas un acte 3, c'est la matérialisation de l'acte 2, sa suite logique. Ça part toujours dans tous les sens, le cour des choses n'a pas réellement changé de sens.  Et je voudrais justement en profiter pour réaffirmer justement qu' IL N'Y A PAS D'ACTE 3. On a beaucoup entendu que nous sommes entrés en guerre. Les syriens apprécieront, si il en ont le temps, entre deux barils de TNT. Non, nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes attaqués, peut être, nous avons subis des attentats, c'est un fait, qui nous ont ébranlés, sûrement. Mais nous ne sommes pas en guerre. Pas plus que nous l'étions en 95. Dans le bouleversement (légitime) que nous avons vécu à la suite des attentats, personne n'a parlé de 1995, de Saint-Michel, du GIA. Il faut dire que mes parents ne twittent pas et que c'est leur génération qui a du faire face en 95. Peut être aussi que cette sale guerre civile qui se déroulait de l'autre côté de la Méditerranée et qui avait fini par nous atteindre, on ne voulait pas trop s'y pencher. Ou qu'on a oublié, parce que justement on n'était pas en guerre et que nos vies ont continué. Bref on a parlé de tournant, d'entrée en guerre, etc... mais mon fils va toujours à l'école, j'ai toujours un travail, mon mari n'a pas été mobilisé et les réflexions post 2015 étaient déjà en germe dans les discussions 2014. Pour moi il n'y a pas (encore ?) d'acte 3.

Épilogue

Je m'en voudrais de finir un article sans un petit point Godwin qui me tend les bras. Vous ne l'entendez pas qui nous appelle ? Il frétille en coulisse depuis le début. Alors je vais vous raconter une histoire. C'est l'histoire d'un jeune homme qui va à une fête costumée entre potes.  Une fête totalement privée, celles qu'on aime quand on a 19 ans, qu'on célèbre l'anniversaire d'un pote avec du whisky-coca. Oui, on a des goûts pourris en matière d'alcool à 19 ans. J'assume. Et comme on est cool, on respecte le thème de la fête costumée. "Colons et indigènes". Oui c'est douteux, très douteux. Et comme on est con parce qu'on a, non pas 17 mais 19 ans, on veut choquer faire son malin et on prend un costume qui choque vraiment bien. Sauf qu'on est le fils du prince de Galles, que le costume c'est un costume nazi (justement les gars combattus par Ganny), à deux semaines des commémorations de la Shoah. La suite était dans tous les journaux en 2005.

Moralité : non on ne porte pas ce qu'on veut comme on veut. Essayez de vous balader avec une croix gammée sur un tee-shirt ou tout simplement à poil et vous verrez qu'en France on ne porte pas ce qu'on veut sur son corps. Paradoxalement, je pense qu'on vit tous mieux de cette privation de liberté.

Avec tout ça vous ne connaissez toujours pas mon opinion sur le voile. Vous ne comprenez toujours même pas le titre de mon article.

En réalité l'autre jour je regardais mon fils jouer au square avec des copains black blanc beur. Je repensais au discours d'une maman dans le documentaire de Nils et Bertrand Tavernier, De l'autre côté du périf' : "quand on voit les enfants jouer dans la cour il y a des noirs, des blancs, des beurs. Et en grandissant, ils gardent cette solidarité". En 97 cette phrase m'avait marquée et je trouvais que malgré tout, elle reflétait ce que j'avais vécu dans mon école "black blanc beur". Un an après, on célébrait cette aspect là de notre société avec la coupe 98. En voyant mon fils, j'avais le sentiment qu'on était dans l'un des derniers espaces privilégiés de mixité sociale tout en lisant sur mon smartphone la confrontation de deux mondes, les articles sur le 13 novembre 2015. Et je me demandais "Comment en est-on arrivé là ?". Voilà le sujet de mon article, le voile, mais plus globalement "Comment en est-on arrivé là ?" et comment j'en suis arrivée là de ma réflexion. Pour mon opinion sur le voile, il faudra attendre mon deuxième poste.

Si vous avez un peu de temps je vous conseille de regarder De l'autre côté du périf'.

lundi 13 octobre 2014

60 millions de français et moi et moi et moi...

Avertissement n°1 : J'ai écrit ce texte il y a un bon moment comme vous le verrez dans les éléments d'actualité qu'il contient. Je ne l'ai pas publié à l'époque car le sujet était très à vif et que le patriotisme est quelque chose de très personnel vécu de manière différente par chacun d'entre nous. Le temps a passé. Nous ne sommes pas une société apaisée loin de là mais la crise économique et politique que nous vivons a un peu changé notre vision du "collectif". En relisant ce texte je me sens toujours en phase avec ce que j'y écrivais. J'ai donc eu envie de le publier. Tel quel.

Avertissement :
mon texte est un poste de blog. Il n'a ni les fondements scientifiques, ni la documentation nécessaire, ni l'objectivité d'un article de journal. Il parle de mon pays tel que je le vois et des sentiments et idéaux qui me lient à lui. En ce sens il est plus une tribune qu'un de mes postes de blog classique.



Non je ne parlerai pas de la journée du 8 mars. de toute façon le 8 mars est au féminisme ce que la Saint-Valentin est à l'amour. Chacun a son opinion là dessus et fait de cette journée ce qu'il veut. Par contre j'ai été surprise ! C'est la première fois que j'ai vu autant de choses sur cette journée sur les réseaux sociaux.

Non je vais parler de foot. FRANCE-ESPAGNE WOUUUUUUUUUUUUUUUHOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU. Ce soir chéri, je laisse tomber le rôti, c'est bières-pizzas. D'ailleurs si vous voulez vous prendre un coup de vieux avec moi : cliquez ici
Hem... oui je suis une sportive sur canapé, tous les 4 ans je deviens une spécialiste du curling, j'enfonce Thierry Roland à chaque coupe du monde, j'ai crié moi aussi "VIVAAAAAAAAAAA TSONGAAAAAAAAAA". Il y a peu de sport que je n'aime pas suivre à la télé (l'athlétisme en fait partie je ne sais pas pourquoi. Ainsi que la natation et le cyclisme). Je n'ai jamais vu d'épreuve sportive en vrai (si l'on excepte le kendo et le volley, que j'ai pratiqué) et c'est la honte, mais promis ça fait partie des choses à réaliser avant mes 40 ans. J'adore critiquer, râler, encourager, supporter, sans toucher ma bille, bref je suis française. :-)

L'idée de ce billet m'est venue quand Beckham a été annoncé au PSG. Le PSG mine de rien c'est l'équipe de ma ville (si on considère que Courbevoie est pile au milieu du trajet Paris-Saint Germain donc fait partie du PSG). Et Beckham... c'est Beckham. Je ne suis fan ni de l'un ni de l'autre, je ne suis les exploits ni de l'un ni de l'autre. Mais quand même ça m'a vraiment titillé et j'avais trèèèèèèèèèèèèèèèèès envie de voir ce que donnait Beckham au PSG.

Cette même semaine je cherchais avec mon fils des vidéo de clips ou musiques dansantes sur you tube. Je suis tombée sur Shakira et son inévitable Waka Waka. Et je me surprends alors à penser "en fait ce qui nous faudrait c'est une bonne petite coupe du monde".
Ouais...

rien qu'une toute petite coupe du monde... Allez.... Ou je vous fais la danse de la pluie euh...de la coupe du monde...

Je SAIS que les cyniques vont me dire qu'en période de crise (au cas ou vous l'auriez loupé/oublié on est en crise) du pain et des jeux calment tout le monde, surtout le bon peuple qui oublie de penser. C'est pas faux mais moi j'y vois également autre chose. C'est le moment où on se sent appartenir à un ensemble, une communauté.Un peu comme l'arrivée de Beckham me fait penser "Mais au fait ?! Le Paris Saint-Germain c'est l'équipe de ma ville !!". A mes yeux c'est l'un des côtés positifs du sport.

Les français sont généralement assez peu sensibles à cet aspect. On regarde de haut les américains et leur équipe locale de football. On rigole devant les tenues et cérémonies de remise de prix. Ici les diplômes se reçoivent par la poste, ou on va les chercher dans un bureau anonyme. Je n'ai même pas mon diplôme du bac. L'idée d'appartenance à une groupe (université, ville etc...) est souvent vue comme l'abandon d'un esprit critique et d'une certaine liberté. Et en matière d'esprit critique, le français n'a rien à envier à personne ! On le dit râleur mais en réalité je le trouve cynique. Peut être est-ce la faute d'une philosophie Descartiennes pour qui la croyance n'existe pas et seule la remise en question permets d'atteindre LA Vérité. En France on ne croit pas, on sait. Les choses sont juste ou fausses, mais dans un cas comme dans l'autre la croyance n'a pas sa place. La seule méthode consiste à réfléchir, remettre en question et surtout prendre de la distance. Alors le français aimera par dessus tout remettre en cause, critiquer, à commencer par lui même. Prendre de la distance avec ce qui le caractérise est une démarche idéalisée. Donc notre pays, notre ville, notre université on l'aime au fond, mais on n'oublie surtout pas de la/le critiquer.

Le sentiment d'appartenance à une nation, une ville, un groupe fait directement les frais de cette mentalité.
C'est mon analyse à deux ronds de "pourquoi les américains ont un petit drapeau sur leur maison et pourquoi cela choque les français".

Et moi je suis totalement schizophrène. J'ai été élevée par des descendant de hussards de la république qui écoutaient l'Hexagone de Renaud

Pour ceux qui ne connaissent pas :







Moi aussi je l'aime bien cette chanson. D'autant plus qu'elle se situe dans un contexte bien particulier, à une époque où l'idéologie gaulliste était encore bien présente. Je fais bien sûr référence au fait qu'à la fin de la seconde guerre mondiale, pour faire tenir la France debout et lui permettre de se tenir au milieu de vainqueurs, on en a fait une grande nation résistante et on a utilement rappelé qu'elle était la mère des droits de l'homme. Bref la France était belle, la France était forte et peut être même à sa manière était-elle éternelle.
Pour une petite analyse de cette chanson, merci Wikipédia : L'Hexagone
Mais Renaud avec sa petite chanson n'avait pas l'air d'un con et appuyait là où ça fait bien mal. La France, qui se veut pays des droits l'homme et berceau de l'humanisme est l'un des pays d'Europe à avoir accordé le plus tard le droit de vote aux femmes, envisage le mariage gay après la très catholique Espagne et fut le seul pays à avoir procédé à des exécutions capitales tout en étant membre de Communauté européenne. Ouille, pour le pays de Pascal, de Rousseau, de Voltaire.

Et parfois moi aussi, comme Renaud, je pense que ça fait du bien de rappeler qu'on est les champions de la théorie mais beaucoup moins de la pratique.

Une fois dit cela, je dois avouer que même si c'est un gros mot, je suis probablement une patriote (dans le sens où je suis très attachée à mon pays). Il est plein de défauts, mais il se trouve que c'est le mien. Il n'est pas mieux que celui d'à côté. J'ai beaucoup d'affection pour nos voisins et j'aimerai bien aller vivre quelques années chez eux, mais mon maillot c'est la France. Pour continuer sur les métaphores, peut être que la marseillaise est un chant guerrier, un peu bourrin pas très poétique, mais c'est le seul hymne que je connais.

Récrée !

 

En réalité je connais (à l'oreille) un autre hymne, l'hymne soviétique. Pour les paroles je préfère largement la version yaourt, mais la musique est franchement belle. Et cette vidéo toujours aussi stupide.
Si les non-francophones ont la même chose avec la marseillaise je serais preneuse.

Fin de la récrée.

Alors j'apprendrais à mes enfants 1789, les institutions française, le bipartisme gaulois, Marianne. Je leur ferai lire les vers d'Aragon, La Rose et le Réséda, un peu pompeux mais pas mal vus.

Et puis comme je suis une républicaine (au sens propre), je les emmènerai voter. Je leur apprendrai le respect des représentants de l'état, parce que l'état c'est le peuple français, le bien commun. Même si l'homme derrière la robe de juge, l'uniforme du policier ou la veste de l'instituteur est un abruti fini.
Je leur dirai que payer des impôts, c'est bien. Les impôts sont la caisse de la communauté que nous formons. Dans notre village gaulois, nous avons décidé des mettre de l'argent en commun, pour faire des choses ENSEMBLES, et construire de manière à ce que ça profite à tous.
Parce que nous avons décidé que nous appartenons tous à une communauté appelée la France, notre village gaulois à nous.
Ce village gaulois, il n'a pas pour but d'exclure les autres, de se défendre des autres, ou de les rabaisser. Il a juste pour but de fonder une communauté où nous vivons ensembles, où nous nous construisons des idées et des valeurs communes. C'est la base de la politique, littéralement "les choses de la cité". En gros j'aimerai bien qu'un jours tous ensembles nous construisions "les choses de notre citée". Et par la même occasion que nous valorisions un peu ce qui nous est commun. Même si ce n'est qu'un maillot de football.

Pourquoi un tel lyrisme ?

Ben parce que le sujet est à la mode et que je n'ai pas beaucoup d'imagination.

Pourquoi à la mode ?

Pour ça : 


Et aussi pour ça : Raphaël n'est pas Jean Ferrat (Marianne) (PS : allez jusqu'au bout, le fond de la pensée de l'article est à la fin)
Et surtout pour ça : Lettre ouverte à Raphaël 

Ma vision du patriotisme à moi  ne considère pas qu'il y a de "bons Français". Mon patriotisme à moi considère que les idéaux "droitdel'hommiste" font partis du patrimoine culturel français et qu'en tant qu'idéaux ils n'ont pas à se confronter avec la réalité mais plutôt à la guider. Et qu'il n'y a donc pas de
"confrontation de vos idéaux droitdel’hommistes avec la réalité", mais une fidélité à des valeurs inscrites sur les frontons des bâtiments publiques, NOS bâtiments publiques. Mon patriotisme à moi, quand il parle de la
"communautarisation de son pays", il prend aussi en compte la communautarisations des idées (oui les idées et les classes sociales débouchent sur des communautés) et se désole de voir les français s'insulter au nom de croyances politiques tout autant ancrées que certaines croyances religieuses.
Mon patriotisme à moi ne se réfugie pas derrière une femme morte depuis 600 ans en défendant des français qui ne savaient même pas qu'ils l'étaient, mais s'intéresse plutôt aux 60 millions de vivants qui sont mes frères parce qu'ils participent à la vie de NOTRE pays.
Le sol de mon patriotisme n'est pas "trempé de larmes et de sang". Le sol de mon patriotisme est la base d'un construction à venir. Voilà pourquoi je ne supporte plus le discours sur le déclin de la France. Nous sommes 60 millions d'hommes et de femmes, nous sommes un pays, nous sommes une richesse infinie.


Une amie franco-grecque me disait au soir du premier tour de la présidentielle de 2002 : "Au fond vous ne vous intéressez pas à la politique parce que ça n'est pas vraiment la crise chez vous. En Grèce ça va tellement mal qu'on ne parle que de ça, partout et que ça passionne les gens." Bon et bien maintenant on y est c'est la crise. Alors, on remonte ses manches ou on continue à se taper dessus ? Parce qu'il y a une coupe du monde à gagner en 2014.




samedi 6 avril 2013

ARTE, je te HAIS ! L'espace pub côté annonceur

Dans une vie que je n'espère pas tout à fait révolue, j'ai été chargée de communication. Puisqu'on est sur un blog je vais passer à la confesse, OUI j'ai acheté des espaces pub internet. J'en ai même créé.

Bon rassurez-vous, je doute que vous ayez vu mes splendides créas. Mais j'avoue que je me suis éclatée :
- faire de la veille (aka sillonner le net pour trouver le top 10 des sites qui traitent de mon sujet et les contacter pour avoir leurs prix, faire de la lèche à leurs commerciaux etc...),
- tester leurs espaces ( aka passer ma sourie partout pour tester tous les petits bruits, les petits mouvement etc..., étudier les stats),
- mettre au point mes outils (aka renouer avec photoshop que j'aime d'amour, me dire "jaune... non bleu !", faire admirer le résultat à tout l'open space et à mon boss adoré)
- envoyer le tout aux sites concernés (aka faire passer le pilule sur le fait que j'ai trois jours de retard)
- et faire de magnifiques copies d'écrans, bilans etc...

Mmmmmmmmmm c'était bon. A l'époque les formats étaient un peu moins développés et quand je repense à mon examen de sortie d'école de commerce (sujet : les format pub internet et leurs stratégies) je rigole doucement en pensant aux réponses limitées de l'époque. C'était le bon temps... Maintenant si je venais à rempiler je risquerais tout simplement ma vie (j'aime vivre dangereusement).

Car là, en cet instant, maintenant, tout de suite, si le chef de projet responsable de la campagne de comm' de Real Humans pour Arte était devant moi je l'étranglerais de mes propres mains.

Pourtant j'aime Arte. C'est une chaîne que je regarde régulièrement et avec plaisir. Mais l'autre jour, une campagne de pub a tout simplement rayé tout le capital sympathie que j’ai pour Arte.

Tout à commencé sur le site du Monde. Depuis la naissance du gnome, histoire de m'astreindre à quelques exercices neuronaux, je lis quotidiennement Le Monde, Libération et Le Figaro sur le net. Je suis toujours le même rituel : je lis toute la page d’accueil et j'ouvre dans un onglet différent tous les articles qui attirent mon attention. En général j'ai ainsi une bonne dizaine d'onglets ouverts en plus de ma boite mail et de facebook. Oui je sais la dispersion c'est mal.
L'autre jour j'essayais de décider quel article j'allais lire en premier (parce que oui je ne les lis pas dans l'ordre d'ouverture...) quand j'ai été sauvagement agressée par un bruit qui sortait de mes enceintes. De la musique, des bruitages... par moments ça s'arrêtait et par moment ça reprenait. Il y avait aussi des bouts de dialogues mais j'étais totalement incapable d'identifier ni le but ni l'origine. Évidement dans la quinzaine de pages ouvertes, il y a évidemment des vidéos (certains articles sont sous forme de vidéo). Ces vidéos ont bien sûr des pubs auparavant, mais attention, pas toutes ! Je me mets donc à faire toutes les vidéos pour voir laquelle s'est mise en route, voyant qu'aucune n'est en mode lecture, je passe aux bandeaux publicitaires en me disant que peut être que le bruit à un lien avec mes mouvements de sourie (certains bandeaux se mettent en route quand on passe dessus ou quand on les quitte). N'ayant toujours pas découvert la source de mon problème je ferme toutes les pages, une à une, perdant tout mon "travail" de sélection. Je vérifie au passage que je n'ai pas de deuxième fenêtre ouverte, comme cela arrive souvent avec certains sites commerciaux. Il me reste ma boite mail (dont je suis à peut prêt sure) et la page d’accueil du Monde. Je me fais alors tous les recoins de la page du Monde pour trouver LA source du schmilblick et le désactiver. Et je fini par trouver !

Je vous dis ? Ou je vous dis pas ? Oh aller je suis gentille... Sur la page d’accueil du Monde vous avec le bandeau en haut, parfois un bandeau rétractable, ensuite un carré sur le côté gauche et si vous descendez vous en avez un deuxième toujours sur le côté gauche. En général vous avez également un deuxième bandeau rétractable. Si vous n'avez vraiment pas de chance vous avez un habillage totale qui comprend aussi les côté de la page d’accueil (colonne). Vous avez de la chance je vous épargne les partenaires et les liens sponsorisés.

Alors vous pariez sur quoi ? Et bien sur le deuxième carré. Oui oui oui, le carré que vous ne voyez que si vous descendez la page. Le truc que je n'aurais JAMAIS vu sinon. Et là je cherche misérablement le petit haut parleur qui me permet de couper le son. Hem...

A ce stade j'ai juste des envies de meurtre. Alors oui, j'aurais pu éteindre mes enceintes. Si j'avais été un peu plus vive. Dans le cas de figure n°1 je déteste Arte dans le cas de figure n°2 je loupe son message pub. Mais quel est donc l’intérêt de ce format ??? Quand on connait le prix d'un espace pub sur Le Monde.fr...

Je n'ai jamais travaillé dans de grands groupes ni de grandes agences. Quand j'ai travaillé avec eux on m'a laissé faire ce que je voulais. Je ne connais donc pas la stratégie qui pousse Arte à acheter ce type de format. Ce que je sais en revanche c'est qu'au seins des petites entreprises et des équipes de comm' le but c'est de se démarquer et de faire le plus original possible. Je me souviens ainsi d'un chef de produit d'une multinational qui m'a proposé les yeux dans les yeux de monter un stand de barbe à papa sur un salon professionnel. Inconvénients : 0 Avantage : euuuuuuuuuuh... Dans la tête j'avais quand même un gros "logiciel (que je représentais) + barbe à papa = WTF ????!!!". Et je voyais mal mes potentiels acheteurs en costard cravate manger de la barbe à papa qui colle partout.
Nous, communicants, ne sommes que de grand enfants. On nous propose de balancer une voiture d'un porte avion nous répondons "YOUPIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !" nous battons des mains et nous nous empressons d'accepter. On nous propose un format publicitaire qui fait plein de bruit et on dit "youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii".



Et quand on nous propose de faire des vidéo on se dit "chouette ! Encore plus de faciliter pour exposer un message".

Sauf qu'on ne voit jamais nos message en tant que consommateur. Quand on va voir nos vidéo, bandeau etc... c'est pour vérifier qu'ils sont bien en place, que ça fonctionne bien etc... On vérifier les temps de passage, la fréquence et cie.

Sauf que parfois les situations stupides, énervantes, deviennent un peu "dramatiques". Je prends l'exemple très concret des vidéos qui apparaissent avant une vidéo sur You Tube. Très souvent ces vidéo sont en complet décalage avec la vidéo recherchée. Or avoir une pub pour une lessive avant un clip c'est casse-bonbon mais avoir une pub pour une voiture de luxe ventant la securité et le raffinement juste avant un reportage sur un immeuble qui s'effondre faisant 39 morts dans un quartier populaire prêt de Bombay, ça met mal à l'aise.  Il arrive le moment où le malaise devient encore plus personnel. Par exemple la semaine dernière je me suis faite harcelée par Clearblue. J'aurais été stérile, je pense que j'aurais très très moyennement apprécié. Et enfin, la flêche de Parthe c'est la vidéo post-vidéo. On vient de regarder un reportage bouleversant sur l'excision on est en train de reprendre nos esprits et Pouf ! une nouvelle vidéo se remets en marche avec une pub pour Lady Million de Paco Rabanne.

Si, si, cette merveilleuse pub qui m'énerve chaque fois que je la vois :



Allo ciné est spécialiste de ce genre de chose : proposer des bandes-annonces juste après le visionnage d'une bande annonce qui n'a rien à voir.


Dans les petites entreprises le "bling" est roi. On fait parce qu'il faut faire. Parce que c'est fun et ça fait bien. On veut montrer qu'on a des moyens, jouer dans la cours des grands. Sauf que ça n'a parfois aucun sens.

Bref vous allez dire que j'enfonce des portes ouvertes, mais la question du sens est primordiale pour moi et devrait être centrale dans la communication. On ne fait pas un site internet "parce qu'il faut" mais parce qu'on a des choses à dire dessus.De même qu'on choisi un espace pub parce qu'il a du sens et correspond à ce qu'on a à dire.


Un exemple de communication "fun" et réussie ? Allez je vais réhabiliter Arte. Ceci :


En résumé : Arte fait une série sur le monde des séminaires ayant pour but de montrer que c'est un monde complexe, que la foi peut venir chez n'importe qui, de bien des manières. La série s'intéresse donc au nouvelles vocations (donc plutôt des jeunes) et veux dépoussiérer l'image du séminaire. Le but de la campagne est la viralité (l'adresse qu'on se passe de mails en mails) ce qui va parfaitement bien avec le média (internet). De plus internet est un média "jeune" qui colle donc parfaitement à la fois aux personnages et à la fois à la volonté de "dépoussiérage" du sujet. Au delà de ça, Ainsi soient-ils est typiquement une série susceptible de rajeunir le public d'Arte, jeunes qui sont les utilisateurs n°1 d'internet. La boucle est bouclée. Non seulement la campagne à du sens, mais elle coute pas trop cher, est efficace (je me suis faite eu et j'ai partagée) et on est content de la re-regarder. Bref se mettre dans la peau de sa "cible" ça paye. CQFD.

dimanche 24 février 2013

Papa et maman sont sur une grue, bébé tombe à l'eau...

Je vais encore parler des hommes et des femmes. Ça devient récurent et ça m'attriste un peu car ce n'est pas l'objet de ce blog. Pour changer je parlerai ensuite de foot et de nationalité.

Parce que OUI j'ai hâte de voir Beckham au PSG et que j'ai même osé suggérer à ma moitié d'acheter deux billet pour le PSG / OM qui va avoir lieu prochainement. Au passage si il y a des intéressés pour venir avec moi... Je n'ai jamais vu de match de quoi que ce soit en stade mais j'ai le sentiment que c'est un peu tristoune seule. Alors si une bonne âme veut m'accompagner qu'elle se manifeste. En même temps je réalise qu'il est un peu tard. Je n'avais qu' à publier plus vite.


 "Focused" on a dit...


Bon aparte fini.

Je vais donc revenir sur le psychodrame journalistique de la semaine dernière. Je trouve souvent que les journalistes fonctionnent au psychodrame oubliant que parfois ce sont de vrais drames qui se jouent derrière. A ce sujet je vous conseille les archives de carte d'électeurs un bijou de journalisme diffusé pendant la dernière campagne présidentielle. Ça parait si loin. Il y a un an maintenant, Sarkozy entrait en campagne.

Bon je reviens à mes moutons.



Oui je suis d’humeur digressive aujourd'hui...


C'est pas un peu bientôt fini, oui, les digressions ? 


Je vais donc parler des grues et des papas qui sont montés dessus. J'en parlerai avec une triple casquette : en tant qu'enfant j'ai vécu deux divorces et je suis maintenant maman et en couple.J'ai moi même songé au divorce.

Je dois dire que dans un premier temps, ma toute première réaction est de soutenir ce mouvement. En effet si on réclame l'égalité homme/femme on doit la réclamer à TOUS les niveaux. C'est pourquoi je milite POUR le congé paternité obligatoire (sinon 60% ne le prendront pas et pour les 40% ce sera l'objet d'infini négo avec leur boss) de trois mois et demi (à égalité avec celui de la mère).  Et plutôt deux fois qu'une ! Si on veut plus de femmes au travail alors il faut plus d'hommes à la maison. Plus sérieusement ( pour le congé paternité je suis sérieuse, pas pour la phrase qui suit) je pense qu'il faut décloisonner les rôles. Et je pense également qu'enfants comme parents (et par parents j'entends père ET mère) ont besoin de temps pour inventer leurs rôles et s'apprivoiser. Et n'oubliez pas de voter pour moi et de me faire un chèque pour le financement de ma campagne à la sortie. ;-)

Je pense donc que quand un papa veut s'occuper de son enfant il faut applaudir des deux mains et lui faciliter la tache.

Papa 1 / Maman 0

Mais dans la vie les choses ne sont pas noires ou blanches. Ainsi une juge expliquait que lors des audiences pour définir les mode de garde elle pose un certains nombres de questions pour tâter le terrain. Par exemple "on est dimanche soir 19h est votre enfant à 39°. Vous avez une solution pour le garder le lendemain matin ?" Les mamans ont 3 ou 4 solutions les papa oscillent entre le "heuuuuuuu..." et le "J'appelle ma mère ?". Un tout petit exemple : combien de papas ont le numéro du pédiatre dans leur téléphone (et si je suis un peu sadique, je peux dire "dans la liste des favoris") ?

Alors je suis bien d'accord qu'être parent ne se résume pas à avoir ou pas un numéro dans son répertoire. Mais peut être est-ce un peu symptomatique. Pour y réfléchir, je propose de nous pencher sur ces quelques chiffres/rapports : Observatoires des inégalités.
Selon l'INSEE au sein d'un couple une femme consacrerait deux fois plus de temps au soin des enfants que son compagnon.

Après tout où est l'inégalité, maman comme papa travaillent, non ? 
L'inégalité se trouve peut être sur la fiche de paye à la fin du mois, ou dans les promotions que maman n'aura pas eu.


Alors oui un réflexe bête et méchant donne parfois envie de dire, "si je suis assez bonne pour m'en occuper deux fois plus que toi en temps normal, alors je dois être assez bonne pour les voir deux fois plus en cas de divorce", chacun récoltant les bénéfices de ses choix (en imaginant que la garde principale est un bénéfice, mais ça c'est un autre débat). Un autre réflexe tout aussi bête et méchant donne envie de dire "pourquoi le confier à sa mère ? Parceque ça fait plusieurs années qu'elle peaufine le mode d'emploi, tandis que le père en est encore à chercher le bouton ON".

Maman 1 /  Papa 1 (je rappelle que maman joue à domicile ;-)) (Femme au foyer , maman à domicile, humour... enfin "tentative d'humour").

On peut également parler de ces papas toxiques. Non pas que les mamans toxiques n’existent pas (loin de là). Mais si un papa empêche son enfant de voir sa mère pendant 3 semaines, puis deux mois et ensuite monte sur une grue s’estimant martyrisé, on aura du mal à le suivre. Je pense aussi à ce papa qui réclame à corps et à cri sa petite fille au tribunal, qui harcèle son ex-femme de mails et de sms, mais qui n'est pas venu une seule fois à l’hôpital le jour où cette tout petite d'à peine un an s'est faite opérée d'une malformation grave et a subi plusieurs heures d'opération. Ces parents veulent voir leurs actions dans un situation globale, ils s'inscrivent dans une histoire, une guerre, mais ils en oublient leur comportement personnel. C'est certes une famille et une histoire qui sont évoquées devant les tribunaux, mais aussi des personnalités et des comportements. Le nez dans le guidon bien des parents ne voit plus du tout leurs actes de manière objective.

Pour illustrer ce que je viens de dire penchons nous sur la parole d'un papa tirée de l'appel à témoignage du Monde : "J'étais alors père au foyer, les enfants voulaient vivre avec moi et c'est mon ex-épouse qui m'avait trompé et détruit notre famille.". Ce serait logique d'accorder la garde à un papa qui était père au foyer (et chez qui les enfants veulent résider), mais que vient faire ici le fait que l'ex-épouse a trompé son mari ? En quoi est-ce que cela regarde les enfants et leur garde ? Le fait même de faire un lien entre les deux me gène et me choque. J'en arrive à me demander si ce papa n'inclue pas la garde de ses enfants au milieu d'une guerre conjugale déclenchée par la tromperie de sa femme.

Coup de sifflet de l'arbitre.

Mi-temps.

Vestiaires.

Spot publicitaire : Le papa de mon enfant, c'est le meilleur. Sauf quand il oublie systématiquement de me laisser sa carte vital pour aller chez le pédiatre avec le gnome. Mais en dehors de ça, c'est le meilleur.

Revenons à notre match puisque c'est bien d'un match qu'il s'agit. Qui n' a jamais vécu de divorce, n'imagine pas la violence qui se déchaine à ce moment là. Même dans une séparation harmonieuse (et je pense que celle de mes parents, la première que j'ai vécue, en fait plutôt partie) on se retrouve à faire des choses et à dire des choses qu'on n'imaginait pas. Voilà pourquoi je pense que baliser le terrain avant et l'encadrer par la loi n'est pas une mauvaise idée. Voilà pourquoi je suis fondamentalement contre ce genre de déclaration :  "Je milite pour qu'un magistrat n'ait plus à traiter du temps libre d'un enfant ni de pension alimentaire. En quoi le partage du temps libre d'un enfant et le coût de son éducation doivent-ils dépendre de la loi ?" (lien Le Monde ci dessus).




Oui au départ on est plein de bons sentiments,  on déclare comme ce père : "Si la résidence principale de mes enfants avait été fixé à mon domicile, mes enfants auraient pu rencontrer leur mère autant qu'ils l'auraient souhaité." (lien Le Monde, toujours). Attendez, monsieur, que votre femme vous accuse d'avoir couché à droite à gauche, de manipuler vos enfants, voir même de les tripoter (exemples piochés au hasard) ? Aurez-vous le même discours ? J'en doute. Vous la déclarerez irresponsable, agressive et dangereuse pour vos petits. Vous ne voudrez plus qu'ils la voient Et vous ne vous en serez même pas rendu compte. Pour avoir été l'enfant au milieu je peux vous le garantir. Même dans les séparations harmonieuses (quel oxymore, cette expression !), il y a le petit mot de trop qui donne envie de faire payer, petit mot d'ailleurs souvent relayé innocemment par l'enfant au milieu.

Maman 1 / Papa 1 / Juge 1 (et oui parfois le sport tourne au ménage à trois)

Autre chose je n'en peux plus des insinuation à deux euros cinquante sur les juges. On parle de la perte de respect du métier de professeur mais les juges sont largement plus victimes de cette tendance là. Voilà maintenant que les hommes crient à la discrimination quand les JAF sont des femmes. Une femme crie-t-elle à la discrimination quand un chargé de recrutement est un homme ? Ces hommes là ne se décrédibilisent-ils pas totalement en sous entendant qu'il y a une conspiration internationale pour empêcher les pères de voir leurs enfants ? C'est bien connu, les femmes ne pensent qu'avec leurs ovaires.

Reprenons le fil de notre match.

Alors oui certains pères ne sont pas au point le jour de leur divorce. Oui ils ont aussi parfois tendance à confondre garde des enfants et vengeance (tout autant que les mères). Oui les mamans ont souvent consenti beaucoup de sacrifices pour rester auprès de leurs petits choux. Mais justement le divorce est aussi parfois l'occasion pour certains pères de devenir père, de prendre une place à laquelle ils n'auraient jamais eu accès sinon. Les mères n'ont pas plus le gène de la couche culotte que les pères (voir pour cela le livre d’Élisabeth Badinter, au titre magnifique, L'amour en plus). Nombreux sont ces pères qui "reçoivent la responsabilité [d'un enfant] et endossent ce manteaux parce qu'ils le doivent, puis s’aperçoivent à leur grande surprise, qu'ils le portent très bien" (Harry Potter détourné ;-)).
Pour de nombreuses raisons très personnelles donner un père à mon enfant était l’enjeu numéro un pour moi et je veux parler d'un père véritablement présent, avec ses qualités et ses défauts. Dans un sens, le hasard a joué pour moi. Durant les première semaines de vie de mon enfant j'ai été physiquement incapable de m'en occuper comme je l'aurais voulu, de même que son père l'a vu avant moi. Cela a donné à son père une place qu'il aurait peut être mis plus de temps à avoir. Une chose est sure, leur lien en a été incroyablement renforcé. Les pères qui se retrouvent au pied du mur assurent souvent bien mieux qu'ils ne l'auraient imaginé (merci la propagande sur les gènes maternels !). Avec mon mari , non seulement aucune couche n'a débordé, aucun réveil n'a été loupé, le frigo a toujours été rempli et notre fils a toujours été impeccablement propre, mais ce tout-petit lui a également offert son premier sourire, ses yeux qui brillent etc...
Ce qui est important ce n'est pas ce qui nous arrive mais ce que nous en faisons. L'important n'est pas de divorcer mais de saisir cette opportunité pour que chacun puisse jouer son rôle. Redistribuer les cartes en quelque sorte.

Papa 2 / Maman 1

OK. Mais redistribuer les cartes signifie-t-il faire du 50/50 ?

Disons que ce qui me choque dans ce match c'est... que c'est un match. On ne parle pas ici de se partager l'argent du compte commun. Derrière les chiffres (50% des vacances, 2 week-end par mois) se cache une personne (ou des personnes), du genre de celles qui ont le moins la possibilité de se défendre ou de s'exprimer.
Un jour mon compagnon m'a dit "ooooooh j'imagine que petite tu as du jouer du divorce de tes parents pour avoir ce que tu voulais. Tous les enfants de divorcés font ça !".



Je crois que j'aurais pu lui arracher les yeux. J'ai essayé de comprendre pourquoi ces mots me semblaient si violents. Je pense que c'est justement parce que quand on est enfant de divorcés on a l'impression de devenir objet alors que grandir c'est devenir sujet. Quand on est enfant du divorce, on s'écrase.

D'ailleurs voici un petit témoignage tiré du blog de l'excellent Maître Mô
J'y vois quelques failles et quelques maladresses (je vous garantis qu'une petite fille de 10 ans voit très bien ce que la mère reproche au père), mais globalement, la vision est très juste.

"Maman dit que c’est du grand n’importe quoi. Inès fait bien attention de ne rien oublier quand elle repart chaque vendredi pour ne pas que sa mère dise encore : "Tu vois c’est n’importe quoi, c’est comme ton père qui t’a inscrite au judo sans rien me dire." "Mais maman, les inscriptions c’était sur une semaine, il fallait bien que quelqu’un le fasse"
Parfois, elle oublie quand même ses lunettes ou son cahier de lecture.
Maman ne veut plus qu’Inès amène son chien chez son père ou que Laura prenne sa harpe à  chaque fois. Papa a dû en acheter une pour chez lui. Maman a décidé que les filles ont des habits pour chez maman et des habits pour chez papa. Elle dit que c’est plus simple, mais du coup son beau pull violet, Inès ne peut le mettre que chez son papa. Mais elle ne dit surtout rien, sinon peut-être que la juge va décider qu’il faut tout arrêter".

Voilà la vie du 50/50. Joie.

Être enfant du divorce c'est marcher sur des œufs, ne pas oublier ses affaire, surveiller ses paroles et surtout ne jamais exprimer aucun souhait qui pourrait laisser croire qu'on prend parti. Parce que quand on est un enfant du divorce et qu'on prend parti c'est qu'on en est arrivé au bout de quelque chose avec l'un de ses parents et  que l'on sait que la relation va être très difficile ensuite mais que c'est tellement plus vivable qu'il faut agir.

Le 50/50 de la garde alternée ça veut aussi dire que rien ne nous appartient vraiment. Parce qu'il y a la harpe de chez papa et la harpe de chez maman mais jamais NOTRE harpe. Le 50/50 de la garde alternée ça veut dire que le jour où on aura enfin une maison, un chez-soit, ce sera le jour où on partira de chez ses parents. J'ai mis du temps à voir mon trousseau de clef si léger et ça m'a fait longtemps bizarre de dire "la clef de chez moi".


Bien sûr il y a aussi des avantages : chaque parents est tellement content de voir son enfant que pas une seule seconde n'est perdue. Pas de temps mort dans les vacances des enfants du divorce ! On en fait deux fois plus et on en voit deux fois plus. La vie est deux fois plus riche.

 
Il n'empêche... le prix reste élevé.

Je pense qu'on ne devrait pas imposer le 50/50 sous des prétextes féministes (ou masculiniste) ou parce que c'est le seul moyen que des parents s'entendent. Hey les parents, de toute façon vous divorcez, alors n'essayez même pas de vous entendre car de toute façon vous allez vous disputer, pour trois fois rien la plus part du temps ! Alors vous allez parler de votre lien avec votre enfant de (vrais) sanglots dans la voix. Mais vous êtes vous seulement demandé quel allait être sa qualité de vie ?

Voilà pourquoi je ne soutiens finalement pas les papas des grues. Ni leur ex. Je soutiens leurs enfants, en leur disant qu'ils vont avoir une vie à la fois plus dure et plus belle. Je leur dis que c'est à eux d'en tirer le meilleur. Et je leur envoie tout mon courage.

A tous, divorcés, mariés, parents, enfants, célibataires je conseille la lecture de ce livre pour enfants cette bible : Le jeu des sept familles de la bien-nommée Anne Fine . (le résumé du livre est pourri)
Pas une seule semaine ne se passe sans que je ne pense à ce livre et aux quelques leçons de vie qu'il livre, au delà de la question de la famille.

mercredi 23 janvier 2013

La réforme

Il est un lieu commun qui veut que la France soit un pays totalement irréformable. C'est bien connu la moindre réforme pousse tous les Français dans la rue.

Je suis la première à dire que les syndicats français sont une catastrophe dans la mesure où les deux tiers de leurs grèves sont incompréhensibles, soit par manque de pédagogie, soit parce que les mouvements sociaux sont trop nombreux et donc inefficaces. A se mobiliser sur tout, il n'y a aucune hiérarchie et donc aucune efficacité. Pour donner un exemple, si on fait grève sur la diminution du nombre de rouleaux de papier toilette on a du mal à être pris au sérieux quand on fait grève, au hasard, sur les changements de rythme scolaire.

Au delà de l'aspect communication (communication autours de la réforme tout autant que la communication autours de la grève) quelle est la réalité ? La France est-elle aussi irréformable que cela ou les réformes ne font-elles pas parfois preuve d'amateurisme ? En gros, est-ce le pays ou ses dirigeants qui sont en cause ?

Je me pose la question à l'occasion de la réforme des rythmes scolaire. Le soucis est que la réforme étant tellement floue et tellement aléatoire dans son application, personne ne sait réellement ce qu'elle va donner. Tout d'abord il semble que l'aménagement ne soit pas le même à Paris et en Province, voir qu'il change en fonction des communes. Ensuite certaines communes vont demander des dérogations, le temps de s'équiper et de former les personnel adéquate. Le ministre lui-même espère que 50% des communes appliqueront sa réforme en septembre 2013. Le temps que 100% des communes française appliquent cette réforme le rythme scolaire aura déjà changé...

Bref au delà de l'acceptation de la réforme il y a son application qui se révèle plus qu'aléatoire.

Pour illustrer mon propos, je vais rester dans l'éducation nationale et prendre deux réformes qui ont été mises en place au moment de la seconde guerre mondiale. Peu de gens le savent, mais le carnet de correspondance et les réunions d'information parents-professeurs ont été mise en place sous l'occupation (circulaire de juillet 1940).
Personne ici ne viendra contester que c'est une bonne réforme. Dans l'absolue l'idée est simple et efficace.
Dans la réalité, c'est autre chose...

Cette circulaire est restée lettre morte dans la zone occupée pour la simple et bonne raison que le droit de réunion avait été supprimé par l'occupant nazi (donc pas de réunion d'information) et que le papier était rationné (donc pas de carnet de correspondance). En zone "libre" ces circulaires n'ont été beaucoup plus appliquées pour des raison assez similaires.

Nous avons donc l'exemple parfait d'une réforme simple, qui semble de bon sens mais totalement inapplicable, ou au mieux applicable au cas par cas, rompant aussi la sacro-sainte égalité française.
Dans la France d'aujourd'hui, il y aurait eu 5 jours de grève 3 grosses manifestations contre une réforme inadaptée et suivie d'aucun effet.







Ainsi donc la France manque-t-elle peut être tout simplement de bonnes copies ministérielles (même si elle manque aussi probablement de volonté réformatrice).


Concernant ma position sur le rythme scolaire, la voici : Entretien avec François Testu.

mardi 22 janvier 2013

La caricature et la blessure.

Au sujet de ce poste je vais marcher sur des œufs. Le temps a passé, tout le monde s'est (un peu) calmé. Néanmoins le sujet reste sensible et comme je vais faire moi-même des généralisations, il n'est pas impossible que je tombe dans la caricature. Je m'en excuse par avance.

Je voudrais revenir sur l'affaire des caricatures version 2012. Je mets ici deux tribunes relativement symptomatiques du climat et des opinions de l'époque.

Raphaël Enthoven dans l'Express

Christian Makarian (toujours dans l'Express)

Ce poste n'essaiera pas de savoir si il est bien ou mal, dans un contexte tendu, d'aviver les tensions en caricaturant une croyance. Le point sur lequel je veux revenir, c'est "comment notre société a traité la question". Et surtout "s'est-elle posé les bonnes questions ?".

Ce qui me frappe c'est que les réactions et les débats n'ont eu lieu que sur un seul terrain, celui de l'idéologie et de la philosophie. D'ailleurs sur les deux articles mis en lien ci-dessus, l'un est signé par un philosophe. Comme si ce débat se déroulait dans l'éther, en dehors des contingences sociales et du pays matériel dans lequel nous vivons. Il n'était question que de croyance, absolument pas d'origine et de situation social.

A ce stade je vais faire un petit détours par la démographie et les cours de démographie reçus il y a hem... quelques temps à la fac. Le professeur nous expliquait que certaines populations, dans certains pays (les États-Unis par exemple) aiment être comptées, mais qu'en France c'est l'inverse. En France, il est interdit de faire une étude démographique basée sur une religion ou une couleur de peaux. En France, la religion est considéré comme quelque chose de personnel, aussi peu déterminant que la couleur d'un sac à main. Comme le soulignait une étude franco-britannique (autre pays où les communautés aiment se compter) en France on se dit tous français. On insiste sur nos ressemblances au prix de la reconnaissance de nos différences.

C'est probablement pour cela que le débat s'est entièrement déroulé sur le terrain des idées et n'a absolument pas essayé de resituer ceux qui prenaient la parole dans un contexte.Ceux qui parlaient devaient être tous les mêmes puisqu'ils étaient tous français et que l'on parlait de notre bien commun, la société française. Aucun besoin donc de qualifier les origines, l'état d'esprit, la culture, etc... de chacun, encore moins d'explorer d'autres champs (comme le juridique, la sociologie, la psychologie de masse etc...).

Voici un petit florilège

Personnellement j'avoue avoir été assez peu passionnée par ce débat car il m'a semblé pauvre et condamné à un éternel recommencement. Certain réclame le respect de leur liberté de rire et d'autre le respect de leur liberté de croire.

Pourtant dans un reportage France Info (que je ne retrouve malheureusement pas), une parole m'a interpelée. Le journaliste interviewait les manifestants "anti-caricature" et au milieu des revendications, l'un deux a dit, "nous n'avons pas de boulot, non n'avons pas de maison, nous n'avons pas de reconnaissance, laissez nous au moins notre religion". Il m'a semblé que cette phrase (relevée par personne) était particulièrement éclairante.
Ce que demandait ce jeune homme c'est qu'on respecte ce qu'il considérait comme la dernière parcelle intègre et respectable de lui même. Les conditions matérielles, il avait fait avec, mais son espérances et ses croyances devaient être respectées. Peut être ce jeune homme se sentaient-il comme l'Electre de Giraudoux, qui accepte de tout perdre tant que sa vérité tient debout et qui est elle-même portée par cette vérité.

Je me suis demandé pourquoi ces caricatures faisaient tant de bruit. Charlie Hebdo, comme le dit son équipe, caricature tout. Pourquoi la religion musulmane est-elle un sujet si sensible. Seule une poignée de catholique se sent blessée par Charlie Hebdo, pourquoi pas les autres ? Et pourquoi ne manifestent-ils pas ? Peut-être parce qu'ils ont, je cite, "un boulot, une maison, une reconnaissance".

On passait ainsi d'un problème philosophie à un problème purement social, sur lequel strictement personne ne s'est plongé. Qui a parlé des manifestants ? Qui leur a demandé d'où ils venaient ? D'où venait leur foi, quelle était leur CSP ? Rien. Rien en dehors des fameux signes manifestes de leur religion (barbes, vêtements, voile).

Moi je me demande combien de jeunes estiment qu'ils n'ont rien d'autre que leur foi. Combien estiment qu'on les méprise et qu'on a rien à leur offrir ? Est-ce que la vraie blessure n'est pas plutôt là, que dans 4 ou 5 dessins publiés dans un journal à tirage moyen ? Est-ce la blessure d'un génération, ou d'un seul jeune homme ? Combien sont-ils à penser comme lui ? Est-ce un vrai sujet ou juste les présupposées caricaturaux d'une jeune femme CSP+ bien intégrée et anti-cléricale ?

Et finalement quand on repense à ce jeune homme, n'aimerait-il pas tout simplement ce qu'a le journaliste de Charlie Hebdo ? Une voix, un statut social, une certaine reconnaissance et, sans parler de richesse, une certaine aisance financière.

Et enfin, pourquoi notre société n'a-t-elle pas jugé bon de se poser ces questions ?


Mon texte ne justifie pas le fait qu'on brule des locaux ou qu'on crache sur une religion. Encore une fois le problème n'est pas ici de déterminer qui a tord ou raison, mais d'essayer d'élargir le champ de la réflexion et pourquoi pas ? trouver des nouvelles pistes pour vivre ensemble.


Enfin il n’est pas non plus interdit de penser que ce poste est la plus grossière des caricatures...